Accompagner la fin de vie à l’hôpital : humanité, rigueur et respect
La mort, bien qu’universelle, demeure un sujet délicat, souvent entouré de silence et d’émotions. Pourtant, pour les soignants en milieu hospitalier, elle fait partie du quotidien. Comment prendre soin d’un patient décédé tout en respectant ses volontés, celles de sa famille, les exigences médicales et les rituels culturels ? Voici les grands principes qui guident cette prise en charge essentielle et profondément humaine.
Un cadre rigoureux : le protocole hospitalier
À l’hôpital, la prise en charge du décès est strictement encadrée. Elle fait partie intégrante du « séjour du patient ». Un décès ne peut être constaté officiellement que par un médecin, qui établit le certificat de décès. Si la mort est prévisible, le patient est idéalement placé en chambre individuelle et la famille est prévenue au plus tôt.
Une attention particulière à la famille
L’accompagnement des proches est une priorité. Dès l’annonce du décès, ils doivent pouvoir se recueillir dans un environnement paisible. Il est essentiel de faire preuve d’empathie : offrir un verre d’eau, des mouchoirs, répondre à leurs questions, ou encore leur proposer un accompagnement psychologique. La remise d’une note d’information et, si nécessaire, d’une liste de pompes funèbres leur permet aussi de s’orienter dans ces moments difficiles.
La gestion des effets personnels
Un inventaire minutieux est réalisé. Les affaires du défunt sont remises à la famille contre signature, et les objets de valeur (bijoux notamment) font l’objet d’un dépôt consigné. Rien n’est laissé au hasard : chaque détail est noté, chaque objet tracé.
Le respect des volontés et des rites
Certaines familles souhaitent participer aux soins post-mortem selon leurs croyances religieuses ou culturelles. Il est important de leur en laisser la possibilité, tout en respectant les protocoles sanitaires. Le recueil des volontés du patient, s’il a été anticipé, facilite ces échanges dans le respect et la dignité.
Les soins mortuaires : hygiène et dignité
Les soins post-mortem doivent être réalisés avec calme et respect, idéalement à deux soignants. Cela inclut :
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Une toilette de propreté (corps, bouche, cheveux, rasage)
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La remise en forme du corps (bouche fermée, yeux clos, membres positionnés avec soin)
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L’habillage avec une chemise propre
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L’identification correcte (bracelets, étiquettes)
L’image laissée aux proches est précieuse : c’est souvent la dernière qu’ils garderont de leur être cher.
Le transfert vers la chambre mortuaire
Avant de descendre le corps à la chambre funéraire, l’atmosphère de la chambre est apaisée (chauffage éteint, poubelles vidées, portes fermées). Le transfert se fait dans le respect absolu, en assurant que le corps soit recouvert et que l’anonymat soit maintenu jusqu’à la chambre mortuaire. Là, le défunt est positionné correctement et identifié une dernière fois.
Et si l’il y a des questions ?
Dans certains cas, un obstacle médico-légal est identifié (OML). Aucun contact avec le corps n’est alors permis, et les autorités judiciaires sont immédiatement saisies. Ce respect des procédures garantit transparence et sécurité.
Conclusion
La prise en charge d’une personne décédée ne se limite pas à des gestes techniques. C’est un acte profondément humain, empreint de respect, de compassion et de dignité. C’est aussi une forme ultime de soin, destinée à honorer la vie qui s’est éteinte et à soutenir ceux qui restent.