Les neurosciences fascinent, mais elles sont aussi truffées d’idées reçues !
Croyances populaires, approximations scientifiques ou interprétations erronées ont conduit à la diffusion de nombreux neuromythes. Ces derniers peuvent freiner l’efficacité des apprentissages en formation.
- Alors, utilisons-nous vraiment que 10 % de notre cerveau ?
- Peut-on encore créer de nouveaux neurones après 20 ans ?
- Et qu’en est-il des fameux profils « cerveau gauche » ou « cerveau droit » ?
Découvrez dans cet article 7 croyances populaires passées au crible des neurosciences, avec des conseils concrets.
1.« Nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau » : FAUX
La vérité : nous utilisons 100 % de notre cerveau, mais pas toutes les régions en même temps. Chaque zone s’active en fonction des tâches accomplies. Les imageries cérébrales (IRM) montrent une activité constante dans les deux hémisphères.
Impact en formation : Il ne s’agit pas « d’utiliser plus » notre cerveau, mais de l’utiliser différemment. En stimulant de nouvelles connexions neuronales, nous pouvons apprendre tout au long de la vie.
2.« Les neurones cessent de se former après l’enfance » : FAUX
La neurogenèse (production de nouveaux neurones) se poursuit tout au long de la vie, notamment dans l’hippocampe, une région liée à la mémoire.
Apprentissage, activité physique et environnement bienveillant favorisent la création de neurones.
Conseil formation : Créez un climat positif et encouragez une activité mentale et physique régulière.
3.« Tout se joue avant 3 ans » : PARTIELLEMENT FAUX
Certes, la plasticité cérébrale est plus forte dans l’enfance, mais elle persiste à tout âge. Apprendre à 50 ans est tout à fait possible, même si cela demande plus de temps.
Exemples :
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Les chauffeurs de taxi londoniens ont développé leur hippocampe en apprenant 25 000 rues.
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Des patients ayant subi un AVC peuvent récupérer après rééducation.
Astuce : Misez sur la répétition et la motivation pour renforcer l’apprentissage chez les adultes.
5.« Nous avons un style d’apprentissage visuel, auditif ou kinesthésique » : FAUX
Les recherches montrent que nous sommes tous multisensoriels. L’apprentissage est plus efficace lorsqu’il combine plusieurs canaux : texte + image, son + image, etc.
Exemple : Une information perçue par la vue et l’ouïe est mieux mémorisée qu’une information perçue par un seul canal.
Astuce formation :
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Variez les supports (textes, vidéos, schémas, exercices).
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Stimulez plusieurs sens simultanément pour booster la mémorisation.
7.« Notre mémoire est infinie et on peut l’entraîner comme un muscle » : FAUX
Notre mémoire a ses limites, mais elle peut être optimisée grâce à :
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La répétition
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L’association d’idées
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L’imagerie mentale
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Une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique)
Conseil : Encouragez l’usage de stratégies de mémorisation et valorisez les connaissances préalables des participants.
Adapter l’apprentissageà la lumière des neurosciences
Déboulonner les neuromythes, c’est libérer le potentiel d’apprentissage de chacun. Grâce aux découvertes en neurosciences, nous savons aujourd’hui que :
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Le cerveau est plastique et adaptable,
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L’apprentissage est multisensoriel,
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Le sommeil, l’activité physique et un environnement bienveillant sont essentiels.
En formation, le véritable enjeu n’est pas de classer ou de limiter les apprenants, mais de diversifier les approches pédagogiques, d’adapter les contenus et de favoriser un apprentissage actif, motivant et durable.
4.« Je suis cerveau droit ou cerveau gauche » : FAUX
Ce mythe est tenace mais infondé. Aucune étude ne prouve que certaines personnes seraient plus « créatives » (cerveau droit) ou « analytiques » (cerveau gauche).
En réalité, les deux hémisphères travaillent ensemble. La créativité comme la logique nécessitent une coopération interhémisphérique.
Conseil aux formateurs : Évitez de catégoriser vos apprenants. Aidez-les à développer toutes leurs compétences, sans les enfermer dans un profil.
6.« On peut apprendre en dormant » : FAUX (mais…)
On n’apprend pas de nouvelles choses en dormant, mais le sommeil consolide les apprentissages. C’est notamment le cas du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal.
Bonnes pratiques :
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Réactiver les contenus en fin de formation.
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Encourager les apprenants à revoir les notions clés le soir.
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Espacer les sessions pour favoriser la consolidation.